Que cette photo de Toscani, l'agonie de David Kirby, ait servi de support de pub pour vendre des pulls de toutes les couleurs en 1992/93 importe peu aujourd'hui. La chose importante est que cette campagne, 10 ans après le début de l'épidémie, a donné l'occasion au grand public de mettre un visage sur la maladie. Je me souviens avoir entendu toutes les réactions possibles sur cette photo .... mais pour moi, jeune pd de province, cela a été un vrai électrochoc : NON, un coup de bite ne peut pas valoir cette souffrance. Baiser sans capote était devenu inconcevable pour moi.
Aujourd'hui, au moins 5 gays par jour sont contaminés par le VIH en France ... Quelle image faut-il donc montrer ????
3 commentaires:
je crois qu'il faut montrer la vraie, sans fioritures, et que l'on arrête de nous "enculer" (excuse la vulgarité) avec des spots pubs genre remake de "Candy au pays des merveilles"... Parait que les campagnes pour la sécurité routière hyper violentes auraient eu des effets positifs, pourquoi pas pour le VIH... Et puis, mince quoi, si le VIH c'est aussi l'amour, alors ce ne sera jamais dégueulasse que de montrer cela... Paroles d'un séropo petit provincial qui s'est fait avoir, qui ne savait pas ou ne voulait pas savoir et qui un jour de 2001 faisait partie des 5 gays par jour à découvrir que sa vie ne serait plus jamais totalement la même !!!
Vaste sujet que la représentation de la maladie sur nos écrans, dans les journaux, ou, ici, dans la publicité. Peu importe la polémique, en effet, des années après.
Comme on en a déjà parlé plusieurs fois, je fais partie, comme toi, comme beaucoup, d'une génération que la représentation crue et les images des personnes atteintes du Sida, en phase terminale dans les années 80 ont choqué, tout jeune, ce qui fut surement le déclencheur du "baiser sans capote, surement pas !".
La bétise, je suis d'accord avec toi, en un sens, mais la vraie image ressemble-t-elle encore à celle de l'époque ?
l'image est la même, je crois que l'on est de la même génération (euh je crois que tu as quand même 5 ou 6 ans de plus que moi mais bon...) et cela ne m'a pas empêché, bien qu'averti au fin fond de ma pauvre province campagnarde de tomber dans les pièges...
La maladie reste la même, les dégâts aussi, certes à plus long terme mais faut-il dire "vous ne mourrez pas" et mentir, ou "on en meurt encore et comme ci ou comme ça"...
Enfin je sais pas, le débat reste ouvert...
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